C'est ainsi; on ne pourra avancer que des lieux communs à propos de la céramique:
- art des éléments premiers: la terre, l'eau, le feu et l'air.
- le passage de l'informe à la forme.
- la matière et le divin.
Tout a été dit, glorifié. Que pourrais-je ajouter d'autre?
- Peut-être vous faire sentir tout ce qui m'a ému, un premier morceau d'argile en la main? Cette sensation irradiante d'un devenir possible?
- Vous raconter toute la poésie des ouvriers briquetiers, savoir qu'ils avaient quelque chose à me dire à travers leurs mains si lisses d'avoir frotté l'argile; oser revenir les voir, oser leur demander un peu de terre, les écouter et revenir encore pour leur demander de cuire cette Révolution... Combien de temps m'aura-t-il fallu pour comprendre qu'il s'agissait d'une bien autre révolution - la mienne -
- Vous raconter la vie des paysans-briquetiers poyaudins. Paysans l'été, briquetiers l'hiver et la fabrication de 5000 tuiles à mains nues et à pieds nus: l'extraction depuis le "trou à terre", le transport, le foulage, le battage, le formage, le séchage, la cuisson, le défournement...
- Vous murmurer lez paroles des potiers: "Elle est virile, cette terre"... "elle se couche, cette terre"... "Va doucement, ne lui fais pas mal, sinon elle te le rendra"... "écoute-la quand tu la travailles"... "Laisse les débris, les feuilles dedans, la terre saura"...
Des lieux communs... Il n'y a pas vraiment à dire à propos de l'argile. Il y a à faire, à regarder, à écouter.