Autoportraits.

Pourquoi ce titre ? Il est repris d’un de mes recueils de poèmes. Dans un livre d’art, les gravures ne sont pas là seulement pour illustrer : elles viennent en contrepoint raconter autre chose par elles-mêmes. Des souvenirs d’Algérie, des petits bouts d’autoportraits graphiques. Des arabesques que ma main accumula au fil des ans. L’image est comme un écran qui rappelle quelque chose de l’ordre du souvenir, qui se dépose sur la plaque. Les textes, eux, sont de l’ordre de l’intérieur et de l’émotion. Finalement, là où d’autres artistes contemporains ont fait des livres d’art sans images, ce livre conserve un départ entre textes et images somme toute très classique, par rapport à ma démarche picturale. Le projet du Schématisme, lui, vise une narration picturale et l’établissement de liens discursifs articulant très précisément entre elles les différentes formes représentées au sein du tableau.

De même, ce livre s’offre au feuilletage : je demeure trop mallarméen, oui, je veux qu’un livre demeure un objet qui s’offre au feuilletage.

 

Le chemin de ce livre se trace selon trois principes : Égalité, variété, dualité. L’égalité entre le texte et l’image ; le recours à des techniques variées de gravure à chaque page ; le doublon fond pleine page/calligraphie ronde. Le rond est pour moi la plus belle des formes…

Cette union est signifiante dans ce livre : il y a un fond et un dessin, tous deux bien séparés. Autant dire que ces pages-là ne sont pas des schémas. Ce sont des variations.

Dans un livre, à quoi donner la priorité ? à l’image, au texte ? De ce choix, dépend ensuite la distribution des pages, ainsi que le pliage des feuilles. Ici, j’ai souhaité mettre paroles et images sur un même plan : j’ai donc plié de façon à ce que les deux apparaissent en « bonne page », page impaire.

Mon cheminement jusqu’au Livre se fait sous un horizon mallarméen. Chaque gravure utilise une technique particulière. La variété des rendus rend cet ouvrage iconique, à mes yeux, de tout livre d’art. Il résume en les rappelant, et en les traduisant, tous les autres langages : visuels, picturaux, mais aussi verbaux et musicaux, à travers les poèmes. Le grain de la voix vient crisser sous l’oreille, et celui des plaques se révèle au doigt, puis à l’œil. L’œil écoute et l’oreille se tend, entre les deux surfaces. La singularité du sens reste insaisissable, libre à chaque lecteur de le reconstruire. A tout le moins, l’ai-je inséré à ma guise dans une certaine disposition…

La couverture est un estampage : c’est un tirage à sec, alors que toute gravure est tirée mouillée, puis laissée à sécher un long moment.

Autoportraits

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Autoportraits, estampe 01

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Le message

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Jacques Caux

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